Les arts visuels à l’école sont bien différents de la technologie. Nous croyons très souvent faire des arts visuels alors que nous suivons des consignes et que nous pratiquons, de fait, la technologie. En effet, les arts visuels ont pour finalité de "dire son monde" avec des moyens libres, grâce à des procédures multiples et aléatoires. L’enseignant pose un problème (contrat d’expression) et se met en retrait pour observer les gestes, les moyens mis en œuvre qui lui permettront ensuite de conduire avec les élèves une analyse comparative entre les productions, qui sont alors individuelles, variées et imprévisibles et avec des œuvres d’artistes. En arts visuels ce que l’on voit, qui sont des objets de savoir disciplinaire, ce sont : - des formes : lignes droites, courbes, brisées, parallèles, perpendiculaires, des ondulations, des points, des traits... - des couleurs - des matières : vide, plein, brillant, opacité, creux, reliefs... Il faut donc cibler pour ne travailler qu’une seule chose à la fois lors des séances d’apprentissage. Travailler les formes c’est travailler ce qui se perçoit hors la couleur et la matière : la taille, l’amplitude, la régularité, la continuité ou la discontinuité, le rythme... au travers de : - la composition : plan, profondeur, point de vue, cadrage, symétrie, échelle, tout ou partie (que l’on peut mettre en parallèle avec les inférences en littérature), plein ou vide, volume. - l’organisation : concentration, dispersion, accumulation, combinaison, répétition, juxtaposition, superposition. Travailler les couleurs c’est travailler ce qui se perçoit hors la forme et la matière. Il s’agit plutôt de coloration : - couleurs primaires : jaune, rouge magenta, bleu cyan - couleurs binaires ou secondaires : mélange (rencontre entre deux primaires) en proportions diverses, ordre (dans lequel on fait le mélange), contraste (opposition de 2 couleurs dont l’une fait ressortir l’autre). Les couleurs complémentaires sont celles qui offrent le plus fort contraste : jaune/violet ; magenta/vert ; cyan/orangé On aborde : - la valeur : degré de clarté d’une couleur. En ajoutant du blanc à une couleur on augmente sa valeur, le noir ne l’assombrit pas il la salit. - l’intensité : quand on ajoute un peu de sa complémentaire à une couleur on baisse son intensité, on la ternit. Travailler la matière c’est travailler ce qui se perçoit par la forme et la couleur. C’est l’effet perçu, l’aspect ; la transparence ou l’opacité ; l’uniformité ou la régularité ; le relief, le creux, le plat ; le vrai ou le faux ; l’épais ou le fluide. Elle est obtenue par l’usage de : - médiums : provenant de matériaux naturels ou conditionnés, ou de matériaux inventés. - supports : ils peuvent être de n’importe quelle nature dans des situations variées. Il faut penser au changement de forme, de taille, de couleur, de matériau.. - outils : n’importe lesquels pouvant transporter un médium pour le déposer sur un support avec une préhension variable. Le geste se définit en 7 paramètres : la taille ; l’amplitude ; le sens ou l’orientation ; la direction (combinant sens et orientation) ; la pression (de l’effleurement à l’appui maximal) ; la continuité ou la discontinuité ; le rythme (régulier ou pas). On peut arriver ainsi à établir un catalogue d’exemples de gestes. S’il y a apprentissage en arts visuels c’est qu’ils s’évaluent, non dans un esprit normatif mais pour savoir où en sont les élèves pour pouvoir continuer les apprentissages. Vous trouverez les grilles d’évaluations ci-dessous.