Cette animation s’appuie sur les travaux de D. Cogis et de M.Fayol.
La production orthographique est une démarche qui vise la production de texte écrit. Les problèmes rencontrés découlent du fait qu’il existe un grand nombre de lettres muettes et des doublements de consonnes ainsi que des marques morphologiques qui ne sont pas sonores. Les connaissances lexicales, qui sont du ressort de la mémoire, sont nécessaires pour écrire : on s’appuie, autant que faire se peut, sur les régularités, et on élabore des progressions. L’acquisition des connaissances morphologiques représente l’enjeu principal de l’enseignement de l’orthographe (flexion et dérivations) ; elle doit se faire de façon explicite et selon une progression spiralaire tout au long de l’école élémentaire et au delà.
Quand on enseigne l’orthographe on s’appuie sur trois idées force :
1° le niveau baisse(par manque de temps entre autre) mais les élèves continuent à apprendre
2° l’élève qui apprend l’orthographe est différent de l’adulte
3° l’enseignement actuel ne peut pas être un retour vers le passé
La main à la pâte attire notre attention sur l’approfondissement, la compréhension, la curiosité, la créativité, l’esprit critique qui doivent régir toute démarche scientifique. L’orthographe serait-elle une discipline à part qui ferait qu’en orthographe on n’a pas le droit au tâtonnement, à l’erreur, à la créativité ? qu’un élève doit atteindre, en cours d’apprentissage, un niveau d’expert ?Comme en sciences l’erreur est inhérente à l’apprentissage, elle est un indice du niveau de conceptualisation
Que faire ?
Travailler l’orthographe comme un système
Travailler "le mur invisible des conceptions des élèves"
Travailler l’intégration de l’orthographe dans la production écrite
L’enseignement se répartit en 3 axes :
Apprendre le fonctionnement de l’orthographe : grâce à des activités conçues à partir de la norme (chantier d’étude, phrase donnée du jour)
Clarifier ce qui est appris (phrase dictée du jour)
Écrire sans erreur ou presque :faire écrire suffisamment pour susciter des automatismes
Les deux premiers axes sont travaillés l’un après l’autre, le dernier est en parallèle des deux auttesQuelques pistes didactiques
Il est fondamental d’expliquer aux élèves pourquoi on fait de l’orthographe ? À quoi ça sert ? D’où ça vient ? Comment on apprend ? En combien de temps ? Quelles sont ses erreurs, comment les éviter, comment les corriger ?
L’enseignement prodigué doit être rentable.
Principe de rentabilité :
Repérer les besoins prioritaires pour l’écriture (graphèmes et mots les plus fréquents, mots utiles).
Cibler les grandes régularités et instituer une progression véritable.
Partir de ce que savent les élèves.
Miser sur un questionnement intrigant, sur un défi, plutôt que sur des exercices simples et surtout sur leur correction souvent peu efficace.
Laisser un temps d’apprentissage suffisant avant d’évaluer.
Laisser un temps suffisant avant d’introduire un nouvel apprentissage ;
sachant que pour la découverte d’une notion il vaut mieux un temps massé.
LES FACTEURS DÉCISIFS :
La place laissée à l’initiative, à la réflexion et au tâtonnement des élèves.
L’emploi du métalangage.
Le recours aux manipulations.
On constate que dans les classes qui utilisent beaucoup le métalangage et la manipulation associée on obtient de meilleures réussites.
La réitération de la confrontation aux problèmes orthographiques repérés(la fréquence).
Le guidage de l’enseignant qui crée une dynamique.
Ressources théoriques :
Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui ? Catherine Brisssaud, Danièle Cogis, Hatier 2011
Didactiques de l’orthographe, Jean-Pierre Jaffré, Hachette éducation
Savoir orthographier, André Angoujard, Jean-Pierre Jaffré, Hachette éducation 2007
Echelle d’acquisition lexicale EOLE du CP au CM2, Béatrice Pothier, Retz, 2004
Je mémorise et je sais écrire des mots, Françoise Picot, Scéren
EDUSCOL : http://eduscol.education.fr/cid47916/liste-des-mots-classee-par-frequence-decroissante.html