Le langage est une capacité propre à l’homme qui lui permet de communiquer en utilisant un outil qui est la langue. La langue s’apprend au travers de la phonologie, de la syntaxe et du lexique.
Combattre l’inégalité linguistique c’est se fixer des objectifs syntaxiques :
- En aidant les enfants à diversifier les pronoms.
- En les aidant à se construire un système de temps de plus en plus diversifié.
- En travaillant la complexité.
- En travaillant les prépositions.
Cela nécessite des programmations et des progressions, d’harmoniser les outils, les rituels et les supports sur les trois niveaux, en se donnant les moyens de mesurer les acquisitions de chaque enfant.
L’enseignant met le monde en mots, théâtralise son phrasé pour être percutant, il accentue l’articulation et exagère l’intonation.
Il crée des situations authentiques et motivantes en fonction des thèmesles plus populaires aux différents âges :
à 3 ans : la cuisine, la grande motricité, les animaux
à 4 ans : la fête, les photos de l’enfant à sa naissance, l’espace du quartier, du village, la maladie, le jardin au printemps, les cultures
à 5 ans : les sorties, les transports, les métiers, les activités scientifiques (explication et argumentation)
L’enseignant met en place différentes formes d’organisation au sein de sa classe :
le grand groupe : il laisse peu de temps à chacun mais il est indispensable pour parler d’un projet intense, il cultive d’emblée la prise de parole dans un groupe qui a la taille de la plupart des instances de débat et de décision de notre société. On vise alors la quantité d’émissions, le maître relance de façon légère pour augmenter le nombre d’orateurs, le nombre et la longueur des prises de parole.
l’interindividuel, prôné par L. Lentin, dans lequel l’enseignant accorde chaque jour quelques minutes en diverses occasions aux plus démunis linguistiquement.
les petits groupes de langage : ce sont des groupes de besoin qui peuvent être mis en place lors de l’aide personnalisée, ils permettent une production en qualité avec des interactions riches.
les petits groupes conversationnels, défendus par A. Florin, permettent une production en quantité, l’adaptation et l’insistance des interactions adulte/enfant permettent l’amélioration en qualité
L’enseignant s’appuie sur des relances, qui aident à la production du message enfantin et entretiennent la conversation, et sur des feed-backs qui permettent à l’enfant de vérifier qu’il a bien compris et aident à une formulation claire qui constitue un modèle à sa portée.
Concernant les outils pédagogiques, l’enseignant se construit
des albums échos de 1ère personne pour les plus démunis dans lesquels ils verbalisent leurs actions : 6 photos à 3 ans, 8 photos à 4 ans, 10 à 12 photos à 5 ans ;
des albums échos de 3 ème personne, dans lesquels les enseignants vont faire varier les présentatifs :les enfants s’entraînent à les présenter avec l’aide de l’adulte. Ils évoluent ensuite avec des dessins, des documents qui vont peu à peu remplacer les photos.
Il va utiliser aussi les imagiers, les lotos, les jeux de Kim, les mémorys, les comptines, les oralbums et les albums en syntaxe adaptée.
Dans les albums de l’écrit, le texte est souvent relativement indépendant de l’image. La production d’un texte de l’oral s’ancre dans l’image qui joue le rôle de référent. La réécriture se fait en trois temps :
1° On présente une première fois l’album en s’inspirant du texte.
2° 2 semaines plus tard on demande aux enfants de raconter l’histoire en tournant les pages : on enregistre.
3° On produit un texte plus élaboré que celui émis mais très proche. On favorise les formes :
Pronom ou Groupe Nominal Groupe Verbal en complexifiant.
Concernant l’évaluation, c’est avoir un regard individualisé sur ce que l’enfant sait faire, ce qu’il fait, ce qu’il pourrait faire, comment il a progressé. Elle doit être explicite et détermine les priorités de l’enseignant.